Les concierges toujours à la mode

La transformation des gardiens d’immeuble.

Dans un film de Mona Ayache, Josiane Balasko campait une concierge grincheuse et éprise de littérature. De Robert Doisneau à Marcel Proust, les artistes ont souvent dépeint avec poésie les habitants des loges. Un cliché plein de nostalgie mais qui a fait son temps. Finis les pipelettes et autres informateurs de la police napoléonienne, le concierge nouveau est arrivé .. ou presque.

Selon une estimation faite sur base des chiffres d’emploi dans le secteur, il y aurait aujourd’hui près de 1600 concierges en activité dans le secteur privé en Belgique (dont plus de 900 à Bruxelles).

Leur mode de rémunération est assez compliqué puisqu’il comprend de nombreux avantages en nature, notamment le logement mais aussi très régulièrement l’eau, le gaz, l’électricité, le chauffage …

Le cadre légal limite à priori la part de ces avantages en nature à deux cinquièmes de la rémunération totale.

Selon Jacques Walckiers, formateur et membre de la commission paritaire 323 :  » On demande aux concierges de plus en plus de disponibilité et de polyvalence, les gens en veulent de plus en plus pour leur argent !  »   » La jeunesse n’inspire pas confiance et les concierges sont majoritairement âgés de plus de 40 ans. Un débouché intéressant pour les chômeurs de cette tranche d’âge. »

Mouvement contraire

Le concierge est-il une espèce en voie de disparition ? On serait tenté de le croire, si l’on en croit l’évolution des chiffres depuis 15ans. Il y a de moins en moins de concierges dans les immeubles, remplacés par des prestataires pour l’entretien des parties communes. Mais la réalité est plus complexe, comme l’explique Jacques Walckiers :  » De nombreux syndics sont fortement pro concierges. Quand un plombier doit venir réparer une canalisation ou quand on doit faire visiter un appartement, il est plus facile de disposer d’une personne sur place que de compter sur la bonne volonté des locataires …

Les immeubles dont la population est plus âgée sont également favorables au concierge, qui rend des services, assure une présence et peut dépanner en cas d’urgence.

Dès que la moyenne d’âge des habitants baisse, la question du coût prend le pas sur l’aspect du service. Il y a donc deux mouvements opposés, qui s’annulent pour ainsi dire. Le nombre de concierges est relativement stable, après des années de baisse, mais la profession change. »