Construction béton

Le béton s’ouvre à de nouveaux horizons

Apprécié par certains, décrié par d’autres, le béton se cherche de nouveaux adeptes. En misant sur l’innovation notamment.

Le béton, c’est en fait tout simplement de la pierre reconstituée. Ce n’est que du ciment, du sable, de l’eau et des granulats ou pierres.

Et du béton on en trouve dans toutes les constructions, en résidentiel aussi. Ne fut-ce que dans les caves, les fondations ou les chapes, suivant les grands principes de construction d’une habitation classique.

On bâtit la maison avec des blocs de terre cuite – de la brique – ou de béton. Avec des parts de marché de près de 70% pour les premiers et de près de 30% pour les seconds. Une troisième possibilité est le bois (+/-5%). A côté de ce mur, est prévu un vide avec de l’isolant. C’est fondamentale. Vient, ensuite, le parement extérieur. En Belgique, il est presque exclusivement en briques. Plus précisément, le parement extérieur est pour près de 90% en briques, en peu moins de 10% en blocs de béton et pour le reste en pierres naturelles, en bois, …

Parfois, on peut même confondre les matériaux. Visuellement la différence entre des blocs de béton et des briques peut être minime. En effet, le béton peut, grâce à divers adjuvants, se décliner sur une gamme quasi infinie de couleurs. Il peut aussi prendre différents aspects, comme celui de la brique, du bois, de l’ardoise ou de la pierre naturelle.

Une autre possibilité de construction réside dans le béton brut de décoffrage mais c’est encore très marginal. Les blocs de béton sont de plus en plus demandés pour la façade. Mais on souhaiterait qu’ils le soient encore plus.  Les maisons faites toute en béton coulé sur place sont assez rares. Elles sont demandées par les vrais amateurs de béton. Pour certains, le béton devient tendance. Il est très apprécié de nombreux architectes. Ils y retrouvent une vision un peu brut de l’art de l’architecture. Il permet une architecture puissante.

Dans la construction, le béton peut être aussi utilisé sous forme de préfabriqué. Les panneaux comprennent déjà les ouvertures pour les portes et les fenêtres. Le montage se fait très rapidement. L’inconvénient : le coût. Le préfabriqué n’est dès lors intéressant que pour des constructions répétitives.

A la recherche de nouveaux adeptes, le béton fait l’objet de nombreuses innovations. Des progrès ont été faits pour faciliter la mise en œuvre des blocs. Aujourd’hui, on peut vraiment aller plus vite pour monter une maison. Même pour un particulier qui désire lui-même faire son garage c’est facile. Des recherches sont aussi menées pour améliorer la qualité des aspects de surface et la performance.

Les bétons à haute performance ont des résistances à la compression plus élevées. Ils sont plus solides. Et finalement, le béton doit être moins épais pour atteindre la même résistance. On obtient ainsi un gain de matière. Il existe aussi des bétons autocompactants ou autoportants. Il ne faut plus le vibrer pour en enlever l’air. Cela permet d’obtenir de beaux bétons lisses.

Réduire les coûts fait aussi partie des préoccupations. Le béton coulé sur place est encore très cher. Pour des questions de mains-d’œuvre notamment. Il s’agit d’un travail précis, très propre et qui ne doit être réalisé que quand il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Si on veut isoler correctement le béton coulé, il faut prévoir deux murs avec de l’isolant entre les deux. En Suisse, pays au top, avec le Japon, pour ce qui concerne l’architecture en béton, des expériences sont menées pour mette l’isolant directement dans le béton. Un seul mur est alors nécessaire.

Offrant de nombreuses possibilités architecturales, le béton doit cependant faire face à une certaine résistance du public. Ce que le Belge lui reproche : son côté gris et froid. Il met en tous cas bien en valeur les œuvres d’art et les couleurs vives. Et quand le soleil pénètre dans l’habitation, le contraste entre l’ombre et la lumière est bien plus accentué que sur un mur plafonné.

Si on ne l’apprécie que moyennement, le béton dans la maison ne doit pas nécessairement être vu. Pour les murs intérieurs, on peut soit le laisser comme cela, soit le plafonner, soit le peindre directement. C’est un matériau sain qui a un rôle à jouer dans les maisons bioclimatiques. Matériau vraiment inerte, le béton n’augmente pas la pollution de l’air ambiant, ne dégage pas d’odeur ni de composé organique volatil. Avec lui, pas de phénomène de condensation qui faciliterait le développement de micro-organismes. Le béton constitue une première et efficace barrière contre les termites. Sa tenue au feu est exceptionnelle. Il offre une excellente isolation acoustique. Et puis, il est durable, il ne demande aucun entretien pendant sa durée de vie.

Un matériau plus naturel qu’on ne le pense

Le béton a sa place dans les maisons écologiques

Bâtir une maison dite passive, ou à basse consommation d’énergie, implique d’être attentif à plusieurs points, l’isolation, l’étanchéité à l’air, la ventilation et la surchauffe. Ce dernier point est souvent négligé. Le béton a un rôle à jouer dans ce domaine. C’est un matériau inerte, ce qui permet de réguler la température. Le béton utilisé pour des murs intérieurs permet, en été, de garder un peu de fraicheur et, en hiver, un peu de chaleur car le soleil pénètre alors dans la maison et chauffe la paroi. Le problème, quand la température n’est pas régulée, c’est qu’il y a risque de surchauffe dans l’habitation. Ce que les gens font alors : ils achètent des appareils de conditionnement d’air, qui consomment beaucoup d’énergie. La maison n’est alors plus si écologique que cela. Diminuer la température d’un degré en été demande trois fois plus d’énergie, que pour l’augmenter d’un degré en hiver. Nous sommes plus adeptes de la maison climatique ou à faible consommation d’énergie. Cette dernière consomme peut-être un peu plus d’énergie qu’une maison passive mais où il y fait bon vivre. Les habitants n’ont pas peur d’ouvrir les fenêtres. Ce qui est important aussi c’est que la maison s’intègre à son environnement, en tenant compte du soleil notamment.

En construction, l’énergie grise a aussi son importance. Il s’agit de l’énergie nécessaire à la fabrication des matériaux utilisés. Une étude a comparé différents matériaux. Un bloc de béton nécessite 0,91MJ/kg (megajoules par kilo); le béton lourd 1,2; la brique 5,2; le bois pour l’ossature 45,8; et le bois massif 31,4. En ce qui concerne les émissions de CO2, les blocs de béton sont à 0,14 kg de CO2 par kilo; le béton lourd à 0,15; la brique à 0,38; le bois OSB à -1,25 et le bois massif à -1,63. Le béton n’est donc pas si polluant qu’on le pense. Bien sûr, ces calculs se font au poids. Or pour une construction, on a plus de kilos de béton que de bois. En tenant compte de tous ces facteurs, une étude française a démontré que, pour finir, béton, brique et bois sont à égalité en ce qui concerne l’impact d’une construction sur l’environnement.

Histoire

Le béton n’est pas vraiment neuf. Il était déjà utilisé dans l’Antiquité par les Égyptiennes, les Phéniciens et les Romains. Sa recette était un secret militaire. En Grèce, on le retrouve sous le nom d’amplecton. A la chute de l’Empire Romain, ce matériau tombera rapidement dans l’oubli pour réapparaître au 18è siècle. Il fut redécouvert en 1756 par l’ingénieur britannique John Smeaton, selon certaines sources. D’autres attribuent cette redécouverte à l’architecte D’Avaler qui, en 1755, le définit comme « une sorte de mortier qu’on jette dans les fondements, et qui durcit extrêmement »

Selon les sources, le béton armé aurait été inventé en 1870 par Joseph Monier ou par François Hennebique. C’est un matériau qui évolue sans cesse. Le béton d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 50.